Peuls et désertification du Sahel
Poussés par les sécheresses des années 1970 et 1980, les Peuls ont entamé une grande migration vers le Sud. En l’espace de quarante ans, les climatologues ont observé une chute vertigineuse de la pluviométrie (-20 % en moyenne) au Sahel. De sévères périodes de sécheresse ont causé la mort de milliers de personnes et de millions d’animaux. Les Peuls subissent également l’extension continue des terres agricoles, qui limite progressivement leurs espaces de pâture et de transhumance. En outre, la priorité donnée à l’élevage intensif marginalise les nomades.
Laissés pour compte des politiques de développement, évoluant parfois dans des pays dont ils ne possèdent pas la nationalité, les bergers peuls éprouvent le sentiment de vivre en milieu hostile. Contesté par des cultivateurs et des agroéleveurs, le pastoralisme Peul, l’est également par d’autres pasteurs du Sahel : Touaregs, Toubous, entre autres.
Depuis le début des années 2010, les conflits, plus nombreux, plus meurtriers, ont pris une tout autre ampleur. Attisés par l’essor des mouvements terroristes, par les trafics d’armes qui traversent le Sahel, mais aussi par les conséquences du changement climatique, ils ont changé de nature. Si les Peuls se mobilisent pour défendre leurs intérêts, leurs revendications sont aussi instrumentalisées par les milices qui s’affrontent en Afrique de l’Ouest et centrale, menaçant de rendre la situation incontrôlable.
Dernièrement, les Arabes du Tchad, descendus de façon massive dans les savanes de ce pays, ont poussé les pasteurs Peuls à descendre jusqu’en Centre-Afrique, en Côte d’Ivoire, Cameroun, Nigeria. La réussite d’un nouveau pastoralisme sur de nouvelles bases écologiques en savanes humides est le plus grand défi actuel des pasteurs Peuls.
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