Organisation sociale chez les Touaregs
Catégories sociales Touaregs
Les individus constituant la société touarègue sont classés en trois grandes catégories sociales à base élitiste qui ne sont pas sans rappeler une construction féodale :
- Imuhagh (ou Imazighen, Amazigh) : tribus nobles, principalement des guerriers qui ont pour fonction de protéger les autres tribus vassales ; chacune possède une clientèle d'imghad qui lui verse un tribut ;
- Imghad : tribus vassales
- Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman ») comptant des lettrés en langue arabe, instruits en religion islamique. Ils jouent souvent le rôle d'enseignants et de juges.
À ces catégories s'ajoutent ou s’ajoutaient autrefois avec des dénominations variables lesː
- Inaden : forgerons (en fait, plus généralement les artisans) noirs
- Irawellan : d’anciens captifs Touaregs
- Iklan : esclaves noirs en en tamachek (au singulier akli signifie «noir») se déclinant en :
- Bellas : esclaves libérés en langue Songhaï
- Bouzous : esclaves libérés en langue Haoussa
- Harattins, descendant des esclaves ramenés du Soudan (sub sahel) par les Touaregs
Plus précisément, ces classes ou corporations sont ou étaient les
- Inaden (Inhadan) : forgerons traditionnellement, classifiés essentiellement suivant leur savoir-faire technique et la tribu ou fraction à laquelle ils sont rattachés. Ils sont considérés comme un groupe social à part, détenant un savoir-faire technique spécifique et indispensable, mais avec lequel tous s'abstiennent d'avoir des liens de mariage.
Si la société touarègue est hiérarchisée, sa structure ne s'apparente pas aux hiérarchies figées occidentales. Chacune des classes sociales, articulées selon leurs fonctions sociales spécifiques, se fréquente et se mêle au quotidien, uni dans des relations de plaisanterie codées.
Une société à filiation matrilinéaire :
La société touarègue a pu être désignée comme matriarcale. Il s'agit en fait d'une filiation matrilinéaire, c'est-à-dire que l'enfant reçoit le rang social de sa mère (noble, vassale, esclave) et appartient à la tribu de cette dernière quelle que soit la qualité de son père. De même, le pouvoir politique se transmet par les femmes et l'ancêtre commune des grandes tribus touarègues est une femme : Tin Hinan. De façon générale, les femmes touarègues ont un statut élevé par rapport à leurs homologues arabes.
Les Touaregs sont monogames, sauf quelques exceptions. Selon la tradition, le futur marié devait apporter une dot composée de bœufs ou de chèvres et de dromadaires et quelque fois de terres. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en garde la propriété en cas de divorce dont elle peut avoir l'initiative. L'ex-mari sera donc sans toit.
La femme joue un rôle très important en pays touareg. Non voilées, les jeunes filles jouissent d'une grande liberté, elles animent les tindé, sorte de cours d'amour, où elles perpétuent la tradition poétique et musicale (quelques-unes jouent encore d'un violon monocorde, Yimzad, qui était plus répandu autrefois). La targuia ne peut être mariée sans son consentement ; elle peut prendre l'initiative du divorce ; elle reste propriétaire de ses biens propres (chèvres et chameaux) et gère parfois les biens de la famille.
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