La région du Sahel est à la confluence de flux de populations venue historiquement, de l’Afrique de l’Est ou de l’Afrique du Nord et qui ont rejoint les peuples de l’Afrique de l’Ouest méridionale.
La plupart des peuples actuellement au Sahel, Peuls, Songhaï, Haoussas, Toubou, seraient originaires, soit de haute Égypte, soit du sud de l’Éthiopie, voire du Yémen. Ils ont occupé le sud du Sahara à une époque où il était encore vert. La désertification progressive les poussa vers le sud jusqu’à Sahel actuel. Ils se rattachent au groupe ethnolinguistique afro-asiatique.
En Afrique méridionale, de nombreuses ethnies s’entaient plus anciennement, établies depuis la cote de l’or (cote atlantique-sud) jusqu’au fleuve Niger dans des régions moins désertiques, voire tropicales
De grands empires, comme celui du Ghana, du Mali ou des Songhai émergèrent, entre le IIIe et XVe siècle, contrôlant le commerce transsaharien. Ils se développèrent sur la rive sud du Sahara (Soudan), et bénéficier du commerce sud-nord, en particulier de l’or.
Plus tard, à la fin du XVIe siècle, les Berbères et les Maures d’Afrique du Nord, intéressés par l’or de l’Afrique de l’Ouest méridional, établirent des relations à travers le Sahara et conquirent les empires. Les Maures et les Touaregs dominèrent alors la région profitant du commerce trans saharien. L’expansion de l’Islam amena les Arabes jusqu’au Sahara central.
Avec l’arrivée des Européens, de nouvelles routes maritimes s’établissent affaiblissant le commerce caravanier transsaharien.
La colonisation créa des divisions territoriales administratives sans tenir compte des cultures nomades et des flux commerciaux en présence. Elles seront les prémices des frontières politiques des états actuels.
La poursuite de la désertification du Sahel conduit les peuples nomades du nord de plus en plus vers le sud. La paupérisation de la région devient alors le ferment des soulèvements et conflits actuels en particulier entre les Touareg et les Sahéliens du sud, ou entre les Sahéliens et les habitants méridionaux.
L'ethnologie (ou anthropologie sociale et culturelle) est une science humaine qui relève de l'anthropologie, et dont l'objet est l'étude explicative et comparative de l'ensemble des caractères sociaux et culturels des groupes humains « les plus manifestes comme les moins avouées »
Fondements et objectifs de l’ethnologie
L'ethnologie s'inscrit dans le vaste paysage des sciences humaines. Elle s’appuie sur des études ethnographiques que réalisent les anthropologues.
Cette science récente, moins de deux cents ans, a son origine dans les découvertes des peuples consécutives à l'expansion coloniale des pays occidentaux. Il en est sorti une connotation impérialiste de ségrégation des populations entre civilisée et primitives. Schématiquement, les activités de la sociologie au sens large se répartissent entre l’Ethnographie qui concerne les ethnies primitives et la sociologie qui concerne les peuples « dits » civilisés
À la fin du XXe siècle, cette approche dévalorisante a évolué vers une décomposition où l’Ethnographie (ou anthropologie sociale) concerne une analyse qualitative de l'observation des peuples sur le terrain et la Sociologie concerne l'analyse quantitative basée sur une étude statistique et globale des populations
Les principaux aspects sociaux étudiés au cours des recherches ethnographiques concernent les relations de parenté, le rôle des ancêtres, la connaissance des langues et de la linguistique associée, et l’identification des groupes ethniques.
La nation est un « Ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique
La notion de Nation est in concept occidental apparu après le traité de Westphalie au XVIIIème siècle, lorsque les royaumes européens formalisèrent l’existence de frontières géographiques à l’intérieur desquelles la souveraineté nationale s’exprimait. Pour d’autre civilisation le concept n’est pas associé à une délimitation précise des frontières, mais à l’existence de réseau d’alliance plus ou moins souples avec des peuples suzerains.
La nation est devenue depuis la Révolution française la forme privilégiée sinon unique de l'organisation politique dans le monde si bien qu'elle peut nous apparaître comme le cadre « naturel » dans lequel se pense et se vit le lien social et politique moderne.
Il convient de distinguer la nation et l’État. « L’idée de Nation implique une idée de spontanéité; celle d’État, une idée d’organisation qui peut être plus ou moins artificielle. Une nation peut survivre, même lorsqu’elle est partagée entre plusieurs États; et un État peut comprendre plusieurs nations » (Cuvillier, Précis de philosophie)