Le culte Vaudou
Vaudou (se prononce vodoun) désigne l'ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Il est l'affirmation d'un monde surnaturel, mais aussi l'ensemble des procédures permettant d'entrer en relation avec celui-ci et sert de culte à l'esprit du monde de l'invisible. Vaudou est l’adaptation par les Fon d’un mot Yoruba signifiant « dieu ». Il correspond au culte des Orishas.
Le vaudou est une des formes les plus connues de chamanisme en Afrique de l'Ouest. Il est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux Yorubas et des divinités Fon et Ewe, lors de la création puis l’expansion du royaume Fon d’Abomey aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Au sommet du panthéon vaudou figure Mawu (prononciation : man-whou), Dieu suprême qui règne sur les autres dieux. Mawu n’ayant pas de forme, il n’est donc jamais représenté, ni en peinture ni associé à des objets, comme le sont les autres vaudous. Mawu se traduit par « ce que nul ne peut atteindre » ou encore « l’inaccessible ». Ce n’est donc pas une « personne » mais une entité.
Selon les coutumes propres à chacun des peuples, les rituels vaudous sont différents, mais reposent sur les mêmes principes de mise en transe d’un ou plusieurs participants aux cérémonies. Pour atteindre l’envoutement et la mise en relation avec les esprits, les participants disposant du pouvoir, font appel aux rythmes des tambours, à la réalisation d’épreuves comme des marches sur des braises, ou la dissimulation sous des masques pour permettre d'unir l’ensemble de la population présente dans des cérémonies collectives.
Les cérémonies vaudou sont pratiquées par les Yorubas, Ewes, les Ajas, et par bon nombre d’ethnies du golfe de Guinée. Avec la traite négrière, les us et coutumes vaudous se sont répandus en Amérique, en particulier aux Caraïbes et au Brésil.
Chez les Ewe, entre autres, des danses de mises en transe peuvent avoir lieu dans des maisons dédiées à ces cérémonies. Au rythme toujours plus hypnotique des tamtams et au son des chants incantatoires certains danseurs tombent alors dans un profond état de transe : yeux révulsés, grimaces, tension musculaire, insensibilité à la douleur ou au feu. C’est un exemple des manifestations typiques d'une profonde communion religieuse africaine appelée "possession de la part des esprits".
Chez les Adja, les Ouachi, ou les Tem des danses du feu se tiennent le soir autour de feux de braises. Dans la région de Sokodé par exemple, accompagnés par les chants et les cris de la foule, les danseurs tournent autour du feu jusqu’au moment où les uns à la suite des autres ils se lanceront à marcher sur les braises. Ils peuvent prendre les braises entre leurs mains et se les passer sur le corps. Malgré le contact prolongé de la braise avec la chair, les danseurs ne montreront aucune brulure. La justification en est l’évocation de la toute-puissance des fétiches !
Dans le sud du Bénin, des cérémonies rituelles sont accompagnées de la sortie des masques Zangbeto, grands cônes couverts de paille colorée. Zangbeto représente les esprits non humains, les forces de la nature et de la nuit qui ont habité la terre avant l'homme. Les porteurs de masques appartiennent à une société secrète et leur identité est inconnue aux non-initiés, le masque devant rester une entité indépendante ayant sa vie propre.
Ils encouragent les plus téméraires et les plus envoutés à réaliser des démonstrations masochistes avec des raquettes de cactus plaquées sur le corps, ou avaler des morceaux de verre pilé, ou s’infliger des scarifications rituelles.
Les Fon et les Youruba, gardent vivante la tradition des masques, dits masques Guelédés, très travaillés. Elle offre à la population présente des occasions de participer à des danses votives. Ces masques sont utilisés pour honorer des esprits féminins appelés « Awon Iya » et qui habitent dans la mer.
La sortie des masques Gélédé est aussi l'occasion d'une fête, haute en couleur et de danses. Les masques, en bougeant comme des marionnettes, racontent des histoires à caractère moral, et par leurs mouvements montrent leur pouvoir magique. Tout le village participe à la fête et accompagne le spectacle avec cris et applaudissement.
La tradition des masques Gelede est un exemple idéal du fonctionnement de la tradition orale qui, à l’aide de symboles, proverbes, masques et chansons, transmet le patrimoine culturel d’une génération à une autre.
Le vaudou peut être décrit comme une culture, un héritage, une philosophie, un art.
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