Les classes sociales Maori (les castes)
Les classes sociales ancestrales
La population était selon les observateurs du XVIIIème siècle répartis en 3 à 7 classes.
Les trois principales sont:
- Les Ari'i (princes roi ou grands chefs, liés aux Marae) assisté des grands prêtres: Tahu'a (ou Tohunga)
- Les Ra'atira (propriétaires fonciers)
- Les Manahune (gens du peuple)
Elles pouvaient se décomposer en sous catégories selon un organigramme quelque fois très complexe en particulier chez les Ari’i, tenant compte des liens familiaux et des fonctions confiées aux membres. (Corps des guerriers d’élite, des messagers, des chefs de combat, des gens chargés de fonctions sacerdotales …)
A ceci s'ajoute la catégorie des ménestrels (‘arioi), choisis dans l'une au l'autre des classes sociales, pour leur beauté et leurs talents. Ils apportaient un peu de souplesse dans la vie strictement ordonnée des habitants, par leurs mœurs libres et les amusements (chants, danses) qu'ils proposaient. Ce sont eux qui en général pratiquaient l'infanticide ou les sacrifices humains rituels.
L’organisation sociale Maori parait proche du système des castes de l’Inde mais s’en distingue cependant par le fait qu’elles sont moins héréditaires, tout en y retrouvant les critères de pureté des lignages.
Les Ari’î
Les Ari'i tiraient leur pouvoir d'une origine divine, mais sans doute plus prosaïquement des alliances matrimoniales, des guerres ou selon l'importance hiérarchiques des Marae possédés (sites sociaux-religieux).
Les Ari’i étaient en relation avec les dieux par l’intermédiaire d’objets et notamment les to’o.
La valeur de la force physique était au demeurant un critère majeur de reconnaissances des chefs.
La qualité de ari’i, reposait sur la généalogie et, plus précisément sur la prétendue pureté de cette généalogie depuis un « atua » (Dieu) ancestral prédominant. En conséquence, on veillait à ce que la descendance des ari’i ne fût pas entachée par une procréation non-ari’i.
D’après diverses croyances et pratiques, la plus grande part de la divinité d’un parent (biologique) était transmise à son aîné, fille ou garçon. En conséquence, la progéniture aînée d’un groupe de parenté d’aînés possédait plus de divinité que ses frères et sœurs, et beaucoup plus que tous les autres descendants collatéraux de l’ancêtre atua commun.
Les Ra’atira
Les hui-ra’atira étaient à la fois des nobles et des plébéiens, ils étaient en général, des fermiers exploitant leurs terres ou de fidèles gardiens des territoires de leurs chefs et de leurs souverains qu’ils secondaient dans toutes les activités du moment. Leur influence sur le peuple était grande.
Les Manahune
Les Manahune sont les gens du peuple. Ils se répartissaient en différentes corporations : agriculteurs, pécheurs ou artisans. Ils étaient aussi propriétaires des terres qu’ils cultivaient.
Le manahune ne pouvait guère sortir de sa caste (il pouvait devenir ra’atira par un don définitif, mais rare). Il arrivait qu’il devienne ari î ou prêtre, mais son statut social restait inférieure, sauf dans certaines occasions où non seulement il s’élevait au-dessus des siens, mais même au-dessus de la classe supérieure.
Il pouvait aussi devenir teuteu ari’i, c’est-à-dire domestique d’un ari’i . Il acquérait alors une très grande importance, tout en étant au service du maître qu’il servait.
sources:
Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens, société des Océanistes n°1, Musée de l’Homme, Paris, 2004
Douglas Oliver, Les âges de la vie, Société des Etudes Océaniennes/Haere Po, 2002
Les Marae : espaces sociaux symbole de pouvoir
Les Marae (espaces sociaux et religieux) étaient au cœur de réseaux politiques concurrents. Les deux Marae de Raiatea et de Bora Bora rayonnaient sur deux zones d'influences ayant donnés naissance à des Marae affiliés.
Il existait deux types de solidarité entre les membres d’un espace social : l’une qui s’exerçait au nom de l’appartenance généalogique, l’autre au nom de la résidence (solidarité de production). Le marae était au centre de cette dynamique de la structure sociale.
Le Marae de Taputapuatea de Raiatea était au centre de relations religieuses et économiques qui allaient de la Nouvelle Zélande, Rarotonga, Rotuma, Les Australes, Huahine, Tahiti, Bora Bora.
Un autre réseau concurrent entourait le Marae de Bora Bora (Vavauta'a) et incluait, Raiate'a, Tahiti, des îles des Tuamotu, Hawaï, Rarotonga, et la Nouvelle Zélande, représentées par d’autres chefferies.
Le concept de « moderne » de nation tel qu’il s’instaura en Europe au le XVIIIème siècle (Wesphalie) n’existait pas. Il n’existait pas de frontières bien délimités, mais des zones d’influences.
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