Histoire des Touaregs
Les Touareg habitent les régions désertiques de l'Afrique du Nord depuis des temps immémoriaux ; ils seraient les descendants des paleoberbères de la préhistoire. Les sites d'art rupestres comportant des écritures touarègues attestent de la présence de ce peuple dans la région, il y a plusieurs millénaires. Les Touaregs descendent de populations arrivées dans le Sahara humide vers le VIIIe millénaire av. J-C.
Hérodote a mentionné un peuple libyque nommé les Garamantes qui seraient les ancêtres des Touaregs du nord. Au Moyen Âge, ils habitaient au sud du Maroc aux environs du grand centre caravanier de Sijilmassa.
Selon une légende, Tin-Hinan serait la mère ancêtre de la noblesse Touarègue. Elle serait originaire du Tafilalet et serait venue dans l’Ahaggar (Hoggar) sans raison connue, avec sa servante Takamat qui, elle, serait l'ancêtre de la tribu des Dag Rali.
Les Touaregs furent pendant des centaines d’années les maîtres incontestés des routes commerciales du Sahara, ce qui leur procurait profit et autorité. Jusqu' à la fin du VIIe siècle, époque à laquelle les Garamantes furent écrasés par les Arabes qui envahissaient l’Afrique, les Touaregs (nom donné par les arabes) avaient dominé le Sahara, dont ils contrôlaient les pistes caravanières. Ils migrèrent alors par vagues successives vers le Sud Saharien pour s’établir dans la région du Hoggar et de l’Aïr et autour.
Au XVIe siècle, Léon l'Africain retrace les migrations des Touareg vers le sud et leur expansion, soumettant les Haoussas de l'Aïr (XIVe siècle) et cherchant à s'imposer sur la boucle du Niger, à Tombouctou et à Gao, contre l'Empire du Mali (XIVe-XVe siècle), l'Empire songhaï (XVe-XVIe siècle), les expéditions marocaines (XVIIIe siècle) ou contre les Peuls (XIXe siècle).
Pour accompagner la colonisation française, la première visite officielle en France d’un chef touareg, Cheikh Othman a lieu en 1861. À cette époque, les Français ne connaîtront du Sahara que les Touaregs.
Les idéaux civilisateurs des Occidentaux de l’époque se heurtent aux refus des Touaregs de signer un traité commercial que les Français tentent de mettre en place. Des actions sanglantes (1880 : massacre de la mission Flatters) conduisent la France à engager des actions militaires : mission Foureau-Lamy qui occupera le Touat (région de l'ouest du Sahara algérien) et la région de Tidikelt (autour d’In Salah). La répression, mais aussi la négociation sous la houlette de Laperrine, permettrons de contrôler en partie les principaux centres économiques du Sahara central, et en particulier Tamanrasset.
La politique française est ambiguë à l’égard des Touaregs, d’une main on abolit le servage, de l’autre on protège les chefs. On négocie avec les aménokals pour la protection des caravanes et l’aide à l’armée. Il s’agit aussi de lutter contre d’autres peuples jusqu’en Afrique noire. Le désert est la zone touarègue, il s’agit donc de les pacifier et de les incorporer au dispositif de mise en place de la puissance française.
Tous les Touaregs ne soutiennent pas la présence française, en particulier ceux du Hoggar. La soumission des derniers touaregs sera longue. La France doit subir en pleine guerre mondiale (1917) un soulèvement généralisé des tribus touarègues, sous l’impulsion de Kaossen, un chef rebelle à l’occupation européenne. Une guerre de mouvement s’engage, la France gagne, mais au prix de nombreuses victimes de part et d’autre. La répression est terrible, les chefferies sont démantelées, les tribus divisées, la vigilance accrue. La situation dure jusqu’à la décolonisation., malgré la tentative de créer en 1957 un état touareg, par l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS).
Lors des indépendances, en 1961, le Sahara est divisé arbitrairement en plusieurs états qui héritent de la situation laissée par les Français. Le territoire Touareg est démantelé, et les habitants se voient attribuer d’office, une nationalité et un passeport.
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