Les "barbares" de l'Antiquité, pas si barbares que cela!
Si les cultures romaine et chrétienne ont effectivement participé à l’élaboration de la civilisation européenne, il convient néanmoins d’y ajouter un troisième apport : celui des peuples « barbares », Germains, Slaves, Lombards ou Burgondes…
Avec l’époque des grandes invasions, qui débutèrent après la scission de l’empire romains en 395, .l’espace européen s’est défini entre le Ve et le XIIIe siècle au cours d’une série de guerres et d’invasions jusque vers l’an 1000., Entre les conflits locaux, les invasions dites barbares venues de l’est, les croisades pour combattre les poussées arabo-musulmane (732 Poitier), la deuxième vague des invasions venue de Scandinavie avec les Vikings, l’Europe occidentale subits de nombreuses modifications de son espace.
Le mot barbare, dans l’Antiquité, désignait à l’origine tous ceux qui ne parlaient pas grec ou latin. Les Grecs, puis les Romains, utilisaient ce terme pour qualifier les peuples étrangers à leur culture, comme les Celtes, les Germains, les Scythes ou encore les Huns. Ce mot avait donc une connotation méprisante, associée à l’idée de sauvagerie et d’incivilisation. Pourtant, ces « barbares » étaient loin d’être aussi primitifs que les Romains le prétendaient.
Des sociétés bien organisées
Les peuples qualifiés de barbares possédaient des structures sociales, politiques et militaires complexes.
Chez les Germains, par exemple, les tribus étaient dirigées par des chefs élus par les guerriers et conseillés par des assemblées. Les Celtes, eux, formaient des royaumes puissants dotés de hiérarchies sociales claires : nobles, druides, artisans, et paysans.
Leur économie reposait sur l’agriculture, l’élevage et le commerce, parfois même avec Rome.
Une culture et un artisanat développés
Loin d’être des peuples sans culture, les barbares excellaient dans plusieurs domaines :
Les Celtes maîtrisaient le travail du fer, du bronze et de l’or, créant des bijoux et des armes d’une grande finesse.
Les Germains fabriquaient des armes solides et ornaient leurs objets de motifs symboliques.
L’art celte, par exemple, est reconnu pour son raffinement et sa créativité : motifs spirales, animaux mythiques, formes géométriques.
Ils possédaient aussi une culture orale riche, faite de mythes, de chants épiques et de traditions religieuses.
Des contacts et échanges avec Rome
Les barbares n’étaient pas isolés du monde romain. Ils commerçaient activement avec les provinces de l’Empire, échangeant fourrures, esclaves, ambre, métaux et armes contre du vin, du verre ou des tissus.
Beaucoup de chefs barbares servaient dans l’armée romaine comme mercenaires, apprenant ainsi les techniques de guerre et la diplomatie.
Ces relations ont favorisé une forme d’acculturation réciproque : certains barbares adoptaient la langue latine, le christianisme ou les coutumes romaines, tandis que Rome intégrait des éléments barbares dans sa culture et son armée.
Des envahisseurs… mais aussi des bâtisseurs
Lorsque les grands mouvements de populations du IVᵉ au VIᵉ siècle secouent l’Europe, les peuples dits barbares ne cherchent pas seulement à détruire Rome :
ils s’installent, fondent des royaumes et participent à la transformation du monde antique en Europe médiévale.
Les Francs, les Wisigoths, les Vandales ou les Ostrogoths mettent en place des structures politiques durables, souvent inspirées du modèle romain.
Le roi franc Clovis, par exemple, adopte le christianisme et pose les bases du futur royaume de France.
Une autre vision de la « barbarie »
Les recherches archéologiques modernes montrent que ces peuples avaient leurs propres formes de civilisation, adaptées à leur environnement et à leur mode de vie.
Leur prétendue « barbarie » reflète surtout le regard méprisant des Romains, qui considéraient comme inférieur tout ce qui était étranger à leur culture.
Aujourd’hui, on reconnaît aux peuples barbares un rôle essentiel dans la transmission et la transformation de la civilisation européenne.
Le Moyen Âge est aussi une époque de grands bouleversements démographiques : invasions germaniques, installées sur les ruines de l’Empire romain d’Occident, vagues vikings, migrations slaves. Ces mouvements contribuent à forger de nouvelles identités ethniques et culturelles. Le brassage des populations transforme profondément le paysage humain de l’Europe occidentale.
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