Histoire de l'Afrique de l'Ouest
L’histoire ancienne de l’Afrique de l’Ouest, repose pendant des siècles sur l’émergence, l’apogée, puis l’effacement de royaumes et d’empires liés à l’exploitation et au commerce du sel et de l’or. À partir du XIe siècle, ces empires sont marqués par la pénétration arabe porteuse de l’Islam et de l’organisation du commerce lointain.
L’histoire ancienne de l’Afrique de l’Ouest, repose pendant des siècles sur l’émergence, l’apogée, puis l’effacement de royaumes et d’empires liés à l’exploitation et au commerce du sel et de l’or. À partir du XIe siècle, ces empires sont marqués par la pénétration arabe porteuse de l’Islam et de l’organisation du commerce lointain.
L’histoire ouest africaine peut se divisée en cinq périodes majeures :
- Les premières installations humaines sont identifiées autour de 12 000 av. J.-C. Durant la préhistoire, l'agriculture s'est développée, et les premiers contacts eurent lieu avec les civilisations méditerranéennes au nord.
- Jusqu’au XVe siècle, de grands empires s’établissent et consolidant le commerce et développant des États centralisés.
- De nombreux petits royaumes succèdent aux empires, faisant le commerce d'esclaves durant les invasions coloniales du XVIIIe et XIXesiècles.
- S’en suit, la période coloniale (fin du XIXe et XXe siecle), durant laquelle la France et la Grande-Bretagne contrôlent presque l'intégralité de la région.
- Avec les indépendances, les nations actuelles se sont formées sur des frontières issues de l’organisation administrative coloniale.
Le commerce d’esclaves est aussi indissociable de l’histoire de la région. Présent dès l’antiquité, elle a connu son plus important trafic lors de l’établissement des routes vers l’Amérique par les Européens.
- Détails
- Catégorie parente: Cultures africaines
- Catégorie : Histoire de l'Afrique de l'Ouest
- Affichages : 6289
Le griot, aussi appelé barde, est une personne qui officie comme communicateur traditionnel dans tout l’ouest africain.
Maître de la parole, fidèle gardien de la tradition, conservateur incontesté des mœurs ancestrales, le griot est un personnage qui joue un rôle social très important.
La parole du griot relève à la fois du « dire bien » et du « dire vrai » qui font de lui, un artiste et un intellectuel. Il est le connaisseur des sociétés traditionnelles ouest-africaines. Les paroles de ces hommes font autorité et voire de loi selon les règles coutumières. Sa voix demeure la voie de l’expression des identités culturelles, de la connaissance de la vérité historique. Le griot est le vecteur patrimonial des sociétés sans écriture.
Ces paroles formalisées, transmises oralement de génération en génération, accompagnent des gestes rituels (dons, danses ou autres), qu’elles complètent et « valident ». Il s’agit toujours d’un échange entre plusieurs groupes sociaux qui manifestent et renforcent ainsi leurs relations.
Son statut fait de lui le conseiller le plus éclairé et le plus proche du roi, du prince ou du chef de guerre. Il peut être l’arbitre des conflits sociaux, être aussi généalogiste, détenteur des légendes et des mythes.
https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/2392
Les griots forment une caste à part, mais ne sont pas seulement les artistes d’un peuple, ils sont les dépositaires, les responsables de la tradition musicale et poétique, qui se transmet grâce a eux, de génération à génération. Musicien, il a longtemps gardé le monopole du jeu des instruments mélodiques, seuls quelques tambours pouvant être battus par des non-griots.
Dans la société mandingue, le griot (djéli) est l’artisan du verbe, au même titre que le forgeron (numun), qui est celui du métal : comme lui, il est nyamakala (artisan, homme de caste).
- Détails
- Catégorie parente: Cultures africaines
- Catégorie : Histoire de l'Afrique de l'Ouest
- Affichages : 13069
L’histoire de la région repose pendant des siècles sur l’émergence, l’apogée, puis l’effacement de royaumes et d’empires liés à l’exploitation et au commerce du sel et de l’or.
À partir du XIe siècle, ces empires sont marqués par la pénétration arabe porteuse de l’Islam et de l’organisation du commerce lointain.
Principaux empires médiévaux d’Afrique Occidentale
- Empire du Ghana
- Empire du Mali
- Empire Songhaï
Et aussi plus à l’est les :
- Royaumes de Kanem et Bornou
- Califat de Sokoto
Empire du Ghana (300 apr. JC 1200 apr. JC).
Le premier État organisé d’Afrique noire, connu sous le nom d’empire du Ghana, il a vu le jour en Afrique de l’Ouest vers le IVe siècle. Il allait de l’actuel Niger à la Mauritanie et aurait été fondé par un peuple de cultivateurs noirs, les Soninkés faisant partie du groupe ethnique des Mandingues.
Il a atteint son apogée au IXe siècle en s’enrichissant par le commerce de l’or et des échanges, contre du sel, avec des Berbères du Sahara.
Le déclin de l’empire du Ghana vers le XIIe siècle entraîna la naissance d’autres royaumes tout aussi puissants, tels que celui du Mali ou du Songhaï.
Empire du Mali (1235-1600)
L’empire du Mali fut créé au XIIIe siècle par un guerrier resté très célèbre chez les Maliens d’aujourd’hui, du nom de Soundiata Keita. Il organisa une administration et mena de nombreuses guerres pour agrandir son territoire.
L’empire du Mali fut fondé dans la région du Haut-Niger par le roi du Mandingue (Soundaita Keita) qui vainquit les Soussous, ennemis héréditaires du royaume, puis conquit les régions alentour. Il se proclame Mansa, « chef suprême ». Il aurait instauré, par la charte du Manden, un régime de tolérance religieuse et de respect des droits humains, tout en étant un musulman fervent.
Les plus grandes villes de l’empire sont, la capitale Niani, Djenné et les « ports sahariens » de Tombouctou et Gao, où s’échangent du sel venu du Nord contre de la Cola venue du Sud. L’empire du Mali prospère grâce au contrôle des mines d’or du Bouré, aujourd’hui en Guinée, et au commerce des esclaves. Les Mansa (empereurs) créent également dans le delta intérieur du Niger, très fertile, des plantations où travaille une main-d’œuvre forcée.
Mansa Moussa, empereur du Mali au XIVe siècle, est considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’histoire. À la fin du XIVe siècle, l’empire décline du fait des querelles de successions. Les peuples soumis cessent de payer le tribut, tandis que s’affirme la puissance des Touaregs au Nord, et des Songhaï à l’Est.
Empire Songhaï (1464-1591)
Le royaume Songhaï, né à la fin du premier millénaire, contrôle rapidement la navigation sur la boucle du Niger. Les forces du Mali conquièrent ensuite le royaume. Une partie du territoire est cependant libérée par Ali Kolon qui prend le titre de Sonni (libérateur).
Au milieu du XVe siècle, le roi Ali Kolon, alias Sonni Ali Ber (règne de 1464 à 1492 environ), chasse les Touaregs de Tombouctou et envahit le delta intérieur du Niger. Ses successeurs continuent ses conquêtes. Ils réduisent des populations entières en esclavage et poursuivent une politique d’islamisation. Ils étendront leur pouvoir de la région Peul du fleuve Sénégal au pays Haoussa du nord Nigeria.
L’empire s’appuie sur l’élite musulmane, une administration efficace et une armée de métier. Si Gao est la capitale de l’empire, Tombouctou en est le principal centre culturel et religieux.
En 1590, pour contrôler le commerce de l’or, le sultan du Maroc envoie vers le Niger une force de 4000 soldats. Équipés d’armes à feu, les mercenaires battent les 40 000 hommes de l’armée Songhaï. La mauvaise maitrise par les nouveaux conquérants, de l’accès aux ressources en or du Sud, finis par les désintéresser.
Les forces restantes s’émancipent ensuite du Maroc et fondent sur les ruines de l’empire une entité dont la capitale est de Tombouctou. La multiplication des régimes, affaibli ce qui reste de l’empire Songhaï éclaté entre les Peuls, les Touaregs, et les Bambaras (Malinkés)
Les royaumes du Kanem et du Bornou
À proximité du lac Tchad, des royaumes sahéliens se sont succédé durant de nombreux siècles. Le royaume du Kanem est un des plus anciens qui s’établit sous la domination du clan des Sayf, musulmans depuis le XIe siècle. Au XIVe siècle, face aux attaques de nomades, les Sayf se replient au Bornou. Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, le mai (roi) Idriss Aloma mis sur pieds une armée imposante, équipée d’armes à feu, et fait du Bornou le cœur d’un vaste empire. Le royaume du Bornou contrôle une partie du commerce transsaharien. Il exporte du sel issu des salines de Bilma et des esclaves razziés jusqu’au nord du bassin du Congo.
L’agriculture s’épanouit sur les pourtours du lac Tchad.
À partir du XVIIIe siècle, le Bornou décline sous les coups des Touaregs et des Peuls. Le jihad du califat de Sokoto détruit presque l’empire. Le mai (le roi) fit alors appel à un chef religieux, Al Kanemi (1776–1837), pour reconquérir le cœur du royaume, mais il succombe définitivement en 1894, assailli par Rabah, un chef de guerre soudanais. C’est ensuite le début de la colonisation française.
Le califat de Sokoto
À la fin du XVIIIe siècle, le nord de l’actuel Nigéria est divisé entre les opulentes cités états des commerçants Haoussa. Les rois de ces cités professent un islam mêlé de croyances traditionnelles. Des Peuls se sont également installés parmi les Haoussas. En 1804, Ousmane Dan Fodio (1754 – 1817), un prédicateur peul, dénonce la non-application de la charia et lance le jihad. Il rallie les cavaliers peuls, qui ont raison des forces Haoussa. Le jihad se poursuit ensuite dans toutes les directions. Les territoires de peuples animistes sont envahis. Ousmane se proclame calife. Son fils, Mohammed Bello (vers 1780 – 1837), établit sa capitale à Sokoto, qui devient un grand centre islamique. Quinze émirs, soumis à un contrôle strict, administrent le territoire. La paix qui résulte de la conquête favorise l’enrichissement du califat. Chaque année, les raids de l’armée permettent la capture d’esclaves, qui font fonctionner les plantations autour des cités. À partir de 1897, les armées anglaises envahissent le califat. Le dernier calife, Attahiru, est tué peu après la prise de Sokoto, en 1903.
En savoir plus sur https://www.laculturegenerale.com/cinq-empires-de-la-savane-afrique/ | La culture générale
- Détails
- Catégorie parente: Cultures africaines
- Catégorie : Histoire de l'Afrique de l'Ouest
- Affichages : 14160
Les effets de la traite négrière à partir du XVI° siècle est déterminant puisqu’il inscrit dans l’espace ouest-africain une recomposition majeure : la fin des grandes entités politiques soudaniennes avec la chute de l’empire Songhai (1591) et la montée en puissance des royaumes et empires du Golfe de Guinée associés à la traite négrière.
Les historiens distinguent la traite atlantique et la traite saharienne.
- La traite saharienne est liée à la pénétration arabe ; elle est ancienne et durable, et institue une mobilité contrainte vers le Maghreb et le Moyen-Orient.
- La traite atlantique est pratiquée du XVI° au XIX° siècle par les Portugais puis les Hollandais, les Anglais et les Français. Le commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique déstabilisa celui à travers le Sahara. Il précipita la chute des empires du Sahel et appauvrit les caravaniers, dont les Touaregs.
En plus, il persista une traite intra-africaine qui remonte au moins au XIe siècle, a été stimulée par les deux autres, mais n'est devenue dominante qu'au XIXe siècle.
La mémoire africaine est dramatiquement marquée par la violence de ce commerce ; la participation des potentats africains de la côte guinéenne à cette déportation est toujours une question sensible et polémique. Le souvenir des peurs et de l’insécurité créées par la traite ressurgit dans certains conflits récents.
- Détails
- Catégorie parente: Cultures africaines
- Catégorie : Histoire de l'Afrique de l'Ouest
- Affichages : 5191
Histoire d’un bouleversement géopolitique et origine des conflits actuels des régions sahéliennes,
L’ouest africain supporte les conséquences d’un bouleversement considérables des équilibres géopolitiques qui se sont opérés au cours des siècles passés et en particulier lors du basculement des flux économiques sud-nord à travers le Sahara, à ceux via le Sud, par les côtes méridionales.
L’Ouest africain est un espace où les cultures, les modes de vie et l’organisation sociale suivent les contraintes imposées par la géographie climatique, et en particulier la pluviométrie très variable du désert absolu et à celle de la forêt tropicale dense, en passant par la savane.
Au Nord, les grands espaces sahariens sont faiblement peuplés, et sont les aires du grand nomadisme. Ce furent des espaces traversés par les caravanes qui, jusqu’à l’établissement du commerce maritime par les Européens, étaient l’apanage des grands navigateurs du désert que sont les Touaregs et les Maures ou les Toubous.
Sur la rive sud du Sahara, en zone sahélienne, se sont établi de grands royaumes et empires qui ont fructifié grâce au contrôle du commerce des marchandises et d’esclaves collectés dans les régions méridionales. Ce fut l’époque de l’établissement de villes stratégiques comme Gao, ou Tombouctou, véritables ports de départ et d’arrivée des caravanes, vaisseaux du désert. De grands empires se succédèrent comme l’empire du Mali des Mandingues, puis celui des Songhaï et plus à l’est celui des cités-États Haoussas et des califats du Borno Karen.
Lire plus: Les anciens empires de l’Afrique de l’Ouest centrale
Les populations sédentaires habitant la savane plus au sud, vivaient pauvrement, soumises aux sécheresses qui conduisaient périodiquement les éleveurs du nord à venir détruire les cultures du sud. Ils étaient alors sous l’emprise des riches seigneurs régionaux exploitants entre autres, des mines d’or à leur profit.
Jusqu’à l’arrivée des Européens, les habitants des régions méridionales humide et difficilement pénétrable en raison de forets denses et aux cotes difficilement abordables, sans port ni rades accueillantes, sont restés en marge des courants politiques du Sahel. Ils vivaient en petites communautés séparées sans unité politique.
Avec l’arrivée des Européens, qui au début ne cherchaient que des escales sur la route des Indes, un commerce maritime s’établit et prospéra surtout à partir du XVIIe, par la mise en place de la traite négrière. Les populations côtières furent les premières touchées par cette nouvelle forme d’exportation d’esclaves, mais ils participèrent aussi à leur collecte par des razzias dans les tribus du sud Sahel. Le développement du commerce triangulaire entre Europe, Afrique de l’Ouest méridional et Amérique, a détourné une bonne partie du trafic commercial trans saharien, vers les escales du sud. Les royaumes et empires déclinèrent et les caravaniers trans sahariens virent leurs activités se réduire. Une tentative de prise de contrôle du commerce de l’or par les Berbères du Maroc participa aussi au déclin des empires centraux. Ne subsista et encore de nos jours, que le commerce du sel, et les trafics illicites entre sud et nord du Sahara aux mains de tribus touarègues, souvent en confis les unes avec les autres.
Lire plus : geopolitique du Sahel
Le découpage administratif opéré par les administrations coloniales selon leurs conquêtes compartimenta la région en aires d’influences ne permettant pas aux habitants du sahel et du Sahara de retrouver un équilibre économique leur permettant de vivre. On est à l’origine des conflits actuels qui se sont accentués en raison de l’explosion démographique chez les populations sahéliennes et de l’augmentation des vagues de sécheresses. Elles ne bénéficient pas en plus, des retombées de l’exploitation des ressources naturelles sur leurs territoires, et elles restent dans une grande pauvreté endémique.
Aujourd’hui, la mondialisation a conduit au développement économique des échanges trans continentaux avec l’exportation des ressources naturelles contrôlées par des multinationales et les nouveaux pôles économiques du sud. L’établissement de puissances politiques nouvelles aux mains des peuples de la côte méridionale conduit à la domination du sud sur le nord, générant les conflits accentués par les différences de modes de vie et accentués par la désertification du nord.
- Détails
- Catégorie parente: Cultures africaines
- Catégorie : Histoire de l'Afrique de l'Ouest
- Affichages : 10799