Touareg
Les Touaregs constituent un groupe ethnique de 1 à 3 millions d’individus (il n’existe pas de statistique fiable), dont 10%, vivent au Sahara central (Hoggar, Tassili, Aïr, Adrar des Iforas) et la plus grande partie dans le Sahel (Mali, Niger). Les Touaregs sont de race blanche, d’origine berbère, mais les tribus du sud sont maintenant fortement métissées.
Les Touaregs constituent un groupe ethnique de 1 à 3 millions d’individus (il n’existe pas de statistique fiable), dont 10%, vivent au Sahara central (Hoggar, Tassili, Aïr, Adrar des Iforas) et la plus grande partie dans le Sahel (Mali, Niger). Les Touaregs sont de race blanche, d’origine berbère, mais les tribus du sud sont maintenant fortement métissées.
Les populations touarègues se répartissent sur un vaste territoire allant du sud de la Libye et de l'Algérie, au nord du Niger et du Mali. L'évolution économique et la modernisation des moyens de transport et l'aggravation des sècheresses posent des problèmes importants pour l'avenir de ces populations nomades. Depuis plusieurs années, en particulier au Niger et au Mali, des rébellions armées ont lieu pour une meilleure reconnaissance par les gouvernements et une amélioration de leur existence.
L’organisation sociale est toujours restée basée sur des structures tribales ou claniques par régions, due à l’immensité du territoire qu'ils habitent. (Cela s’observe d’ailleurs chez d'autres peuples du désert, comme en Libye, ou en Arabie saoudite). D’une façon générale, il n’y a jamais eu d’unité politique touarègue.
Lire aussi : Organisation sociale chez les Touaregs
Il n’en reste pas moins qu’un sentiment d’appartenance à un peuple Touareg existe dans une vaste zone, ne serait-ce que par une langue commune et leurs racines.
Lire aussi : La langue touarègue
Lire aussi : Culture touarègue
Les populations touarègues issues de la grande peuplade libyco-berbère qui domina le Sahara depuis l’Antiquité sont arrivées du nord, dans les régions du sud Sahara à partir du XIe siècle en tentant d’assujettir les royaumes locaux Songhaï ou Mandingues, par qui ils sont perçus comme des barbares sanguinaires et esclavagistes.
Lire aussi : l’histoire des Touaregs
Les Berbères s’appellent entre eux Amazighs (au singulier) et Imazighen (au pluriel) mais on les connaît surtout sous leur appellation arabe : Targui au singulier et touaregs au pluriel. En français, on les désigne par le mot Touareg au singulier, Touareg ou Touaregs au pluriel.
Le mot touareg vient de Targa, oasis du Fezzan d’où les Touaregs seraient originaires. Targa signifie « rigole ou vallée ». Le terme « Aw-targua » fils de targa, est passé à l’arabe en devenant targui, twareg au pluriel.
Traditionnellement, les tribus touarègues nomadisent sur des territoires qui leur sont propres à chacune. Ils installent leurs tentes en campements (souvent groupés par familles réparties dans plusieurs tentes). Ils vivent là avec leurs troupeaux de chameaux et de chèvres.
Beaucoup ont maintenant abandonné le nomadisme pour se fixer dans les grandes villes en bordure du Sahara, comme Tamanrasset en Algérie ou Agadez au Niger. N'ayant plus les ressources de la razzia ni celles provenant des transports de sel et de mil, les nobles Touaregs tirent leurs revenus de leurs troupeaux et de l'exploitation des oasis qu'ils confient en métayage à des Noirs affranchis, les Harratines. D’autres exploitent ou louent des camions pour transporter des marchandises de toutes nature, sur les pistes caravanières historiques.
Le sang noir prédomine maintenant chez les Touareg en raison, d'une part, du nombre important d'esclaves noirs avec lesquels ils sont constamment en contact et qui, même libres, se font recenser avec leurs anciens maîtres dont ils ont adopté la langue, la religion et le mode de vie, et d'autre part, des relations de commerce qu'ils ont eues de tout temps avec les peuples sédentaires en général et les Songhaïs en particulier et qui ont eu pour conséquence un nombre considérable de métis de touareg
Lire aussi ; géopolitique touarègue
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La langue, le Tamachek (ou Tamacheq) est le facteur d'unité le plus important des touaregs. Il s'agit d'un dialecte d'origine berbère, qui s'écrit avec des caractères géométriques (le Tifinagh). Elle appartient la famille des langues Afro-asiatique (chamito-sémitiques).
L'écriture
L'écriture touarègue, le Tifinagh tire son origine d'un vieil alphabet libyque, déjà utilisé avant notre ère. Il peut s'écrire dans tous les sens: de gauche à droite, de bas en haut ou inversement. Le Tifinagh est constitué d'une suite de signes géométriques simples. Il se grave aisément sur les rochers ou les murs. Les femmes touarègues sont les garantes de l'enseignement de la langue.
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Origines du malaise Touareg
L’ensemble des populations touarègues (1 à 3 millions) se caractérise par une origine berbère commune. Ils vivaient traditionnellement de l’élevage nomade et du commerce caravanier du sel, des esclaves et de l’or qui avaient sa pleine activité avant la mise en place de traite négrière maritime, par les Européens à partir du XVIIe siècle.
Le commerce transatlantique allait modifier la contribution des Touareg aux échanges transsahariens. Ils sont les premières victimes des changements politico-commerciaux découlant du développement de la traite négrière par les Occidentaux.
Le rétrécissement de l’aire d’activité touarègue s’est accentué lors de la colonisation en favorisant la sédentarisation et le fractionnement des tribus. Le développement des moyens de transports maritimes et la globalisation de l’économie ont achevé de réduire le commerce caravanier à peau de chagrin et sont maintenant officiellement quasi inexistants en raison de la quasi-fermeture des frontières entre les états issus de la décolonisation.
Les sècheresses périodiques ont acculé les nomades à descendre vers les zones sahéliennes conduisant à des affrontements noyés dans le sang par les autorités autant nigérienne que malienne en 1963, 91 et 2003, 2012
Du point de vue coutumier, les Touaregs ont entre eux une gestion politique et sociale d'un territoire ou s’exerce une pluralité des fonctions : nomade, semi-nomade, citadins, commerçants, agriculteurs…
L’organisation confédérale avec des frontières flexibles est différente de celle de nations occidentales aux contours précis. Il n’existe pas de chef suprême, mais des chefs "arbitres", qui articulent les entités, entre elles.
Quatre à cinq pôles politiques continuent d’exister même si elles sont démembrées entre les états nations issus de la décolonisation :
- Hagard (ville principale : Tamanrasset),
- Ajjer autour de Djanet,
- Tademakat, la région de Tombouctou et où l'Azawad est la partie malienne
- Air (ville principale : Agadez, au Niger)
L’imbrication avec les peuples Haoussa et Peuls en particulier a toujours existé à travers le commerce caravanier qui allait jusqu’au Burkina Faso ou au Nigéria.
Lire plus : geopolitique du sud Sahara
Surveiller et contrôler leurs voies de communication furent de tout temps la préoccupation des caravaniers. Les rançonnages (les razzias) et l’attaque de convois ennemis ou concurrents fait partie de leurs pratiques. L’absence d’autorité politique et militaire forte laisse la bride sur le cou (du 4*4) à des bandes inorganisées qui profitent du commerce de la drogue, des cigarettes et des émigrés clandestins africains (essentiellement malien).
Même si L’EU paye les pays du Maghreb pour établir des camps de rétention des clandestins, comme à Tamanrasset, le désert est vaste et l’acheminement via la Libye reste le plus facile.
Géopolitique touarègue (depuis 2012)
Les évènements au Mali depuis 2012, remettent la cause touarègue au premier plan de l’actualité.
La chute de Kadhafi en Libye, a eu pour conséquence de renvoyer dans leurs foyers, en particulier au Mali, les mercenaires touaregs qui avaient été enrôlés. Ce retour de militaires fortement armés a ravivé la rébellion endémique au Mali et au Niger.
Si pour le moment l’accent dans les médias occidentaux porte sur ce qui se passe au Mali, c’est bien de la problématique de la survie des nomades touareg qui se pose dans des nations gouvernées, depuis la décolonisation, par des peuples d’Afrique noire,
D’une façon générale, il n’y a jamais eu d’unité politique touareg. L’organisation sociale est toujours restée basée sur des structures tribales ou claniques par région due à l’immensité du territoire habité par les Touaregs. Cela s’observe d’ailleurs chez tous les peuples du désert, comme en Libye, ou en Arabie saoudite. Il n’en reste pas moins qu’un sentiment d’appartenance à un peuple touareg existe dans une vaste zone qui s’étend du Sahel au sud saharien et du Mali à l’ouest du Tchad.
Les revendications du MNLA (Mouvement de Libération de l’Azawad), région nord du Mali, comme celle d’autres communautés touarègues, sont d’obtenir un retour financier sur les exploitations minières faites sous leur sol par les compagnies occidentales. Si le commerce caravanier n’est plus autorisé, ni même possible économiquement, on ne peut pas vivre décemment au Sahara que de l’élevage et du maraichage dans de maigres oasis, il faut un complément de revenu. Les revendications des plus pauvres d’entre eux au Niger et au Mali sont donc plus une revendication économique que politique. Ceux du sud de l’Algérie sont mieux traités et bénéficient plus ou moins d’un soutien économique de l’état.
Dans la crainte pour les Occidentaux, de voir leurs accès aux ressources compromises et pour les pouvoirs en place dans les états africains de voir leurs autorités contestées, le statuquo est la seule stratégie qui vaille au détriment des aspirations touarègues dont leurs organisations sont infiltrées, déstabilisées par de multiples mouvances téléguidées par les intérêts extérieurs (Arabe, islamiste, Occidentaux, Magrébin…) sans compter les difficultés d’union due aux rivalités ancestrales des différentes tribus.
Lire plus : Les acteurs de la géopolitique touarègue au Sahel
Depuis l’intervention des forces militaires franco-onusienne, la situation s’est stabilisée, mais en obligeant les Touaregs du nord du Mali à rester dans leur misère. Une reprise en main partielle, par gouvernement malien, de la situation politique du pays s’est opérée sous le contrôle des forces internationales, mais le problème de la marginalisation des peuples touaregs n’est toujours pas réglé.
L'indépendance proclamée de l'Azaouad n'est viable, ni politiquement ni économiquement, sans un débordement vers les régions environnantes. (pas de ressources minières exploitées ou exploitables, dans cette région et qui reste la plus pauvre). Ce sont ces débordements au-delà des frontières du Mali qui sont redoutés par les voisins. Le Mali reste un des principaux pays d'immigration pour les Touaregs du Sud Sahara. La mise a disposition de leur main d'oeuvre ou l’enrôlement comme mercenaire en sont (étaient) les principales ressources.
Les prises d'otages sont le fait des groupuscules islamistes par forcement touarègue qui financent en partie leurs actions avec les rançons. Des actions à fort impact médiatique, comme les proclamations de charia ou le saccage de manuscrits anciens, est également de leur fait. Les Touaregs sont musulmans, mais pratiquent avec modération.
Souhaité par les nations occidentales, dont la France, le maintien des états nations faibles dans leurs frontières actuelles pour préserver leurs intérêts économiques et leurs approvisionnements en matières premières, ne présage pas d'une issue favorable aux Touareg. Leur désir de retrouver une unité identitaire, voire une autonomie économique n'est pas acceptable par les gouvernements du Niger ou du Mali d'une pauvreté endémique. Quant à l'Algérie, qui vie de la rente pétrolière, et fait figure de seul état politiquement fort dans la région, si elle dispose de la force armée la mieux équipée, positionnée au sud-ouest de Tamanrasset, elle ne souhaite pas s'impliquer pour le moment dans la résolution du confit malien au risque de le voir déborder chez elle. Il reste la CEDEAO (1) mais dont les moyens militaires semblent inadaptés au maintien de l'ordre dans le désert contres des ex-mercenaires suréquipés.
Derrière la question Touarègue se profile celle du partage des ressources en matières premières. L'Afrique est convoitée, la mondialisation de l'économie bouleverse les donnes avec l'arrivée des grandes nouvelles économies (Chine, Indes, Brésil). Il est fort à parier que les plus pauvres, dont les Touarègues chercheront à récupérer leur part du gâteau en se rebellant contre les états en place, souvent corrompu, et affaibli par le clientélisme ethnique et dont le modèle économique de prédation reste celui issu de la colonisation.
Lire plus : geopolitique du Sahel
Une nouvelle illustration du pot de terre contre le pot de fer, comme pour de nombreuses minorités du monde, au Tibet ou en Papouasie par exemple.
(1) Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest, dotée d'un groupe d'intervention militaire: l'ECOMOG
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En 2011 Le Mouvement national de l’Azawad (MNA) et le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNA), la faction armée dirigée par Ibrahim Ag Bahanga et des Touaregs revenus de Libye après la chute de Mouammar Khadafi, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) lance les hostilités à Menaka, puis gagne d’autres villes
En 2012 :
Trois à quatre mouvances très différentes se sont révélées. Au moment de la rédaction de cet article en 2012.
- MLNLA: Mouvement de libération de l'Azawad, laïc, touareg, historiquement en dissidence vis-à-vis du pouvoir central de Bamako et qui est à l’ origine de la déclaration d’indépendance de la région nord du Mali. Il semble que ce mouvement historique se soit fait déborder par les autres mouvances plus ou moins manipulées de l’extérieur.
- AQMI : des intégristes peu nombreux et pas forcément touareg, soutenu par Al Qaïda et dont on parle le plus en Europe pour leurs exactions. A sa tête Yag Dag Rali (ancien Rebel retourné par les services secrets algériens) favorise la mise en scène des dérives intégristes, qui encouragent une intervention anti insurrectionnel. Il est soutenu et équipé vraisemblablement par l'Algérie.
- Les islamistes de Ançar Eddine (djihadiste, salafiste, touareg islamistes pour le maintien de l'unité territoriale malienne) de création algérienne sans doute pour faire contre feu aux revendications du MLNLA
- Et aussi, Mujuao affilié à AQMI (plutôt constitué de noirs sécessionnistes d’AQMI) et en relation avec Boko Haram (Nigéria)
Depuis les noms des différents mouvements a évolué au grès des alliances et des conflits, mais ne changent pas globalement le type des acteurs en présence.
Du côté des touaregs eux-mêmes, deux communautés s’unissent ou s’affrontent ; les Ifoghas et les Imghad, respectivement dominantes et subordonnées dans la région de Kidal (Bencherif 2018).
Au cours de la dernière rébellion touarègue, la rivalité entre ces deux groupes est devenue particulièrement manifeste avec la création en 2014 du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), une milice progouvermentale composée d’Imghad et dirigée par le général El Hadj Ag Gamou. Cette milice s’oppose aux groupes rebelles touaregs, plus spécifiquement au Haut Conseil de l’Unité de l’Azawad (hcua) composé des Ifoghas et de leurs alliés.
Le groupe des Imghad structure un lignage de parenté concurrent et transversal à l’ensemble du nord du Mali et s’impose progressivement dans l’arène politique locale de Kidal.
Le groupe Ifoghas et leurs parents proches, regroupe des clans et tribus selon des parentés modulées en fonction des circonstances pour conserver leur autorité dans la région de Kidal,
Les Arabes de la vallée du Tilemsi, auxquels appartient Ould Meydou, et les Touaregs Imghad, le groupe de Gamou, sont tributaires respectivement des communautés Kounta et Ifoghas. Leur intérêt à collaborer avec l’État est alors évident : il s’agit, en s’alliant avec le pouvoir, d’inverser la hiérarchie sociale héritée du passé.
En août 2014, cette mouvance arabe crée un nouveau groupe armé, le Groupe autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia). Les hommes qui constituaient son ancienne milice, des Imghad pour la plupart, le rejoignent.
Le Gatia, allié à d’autres groupes armés touaregs, Arabes ou Songhaï réunis au sein de la « Plateforme », reprend du terrain, notamment dans la région de Gao. « Le Gatia a son propre agenda politique, qui consiste à briser la domination des autres tribus dans les zones qu’il contrôle et à installer le pouvoir des Imghad. Il ne participe en rien au retour de l’autorité de l’État, au contraire, il a tendance à la saper ». La milice poursuit en outre sa collaboration avec les trafiquants, comme par le passé. Des membres du Gatia escortent les convois de drogue.
Dans le centre du Mali, « le recours à des milices produit davantage d’effets pervers à moyen et long terme et exacerbe la méfiance existante entre les communautés ».
Le rôle des islamistes
En 1998, la guerre civile en Algérie entraîne la création du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), branche dissidente du GIA (Groupe islamique armé).
Le GSPC élargit son domaine d’action vers les autres pays sahariens. En 2007, il devient AQMI, « Al-Qaida au Maghreb islamique » : ce changement de nom est principalement motivé par la terreur qu’inspire le nom d’Al-Qaida depuis 2001, ce qui est l’objectif premier d’une organisation terroriste. De fait, cette opération de « marketing » a parfaitement fonctionné auprès des médias occidentaux. Elle a aussi permis aux islamistes du Sahel de collecter avec succès des fonds auprès des Séoudiens en faisant valoir leur allégeance au wahhabisme, le courant intégriste auquel se réfèrent les dirigeants séoudiens.
AQMI est avant tout une organisation mafieuse et trouve un financement complémentaire dans les rançons obtenues en échange des otages capturés. Le Sahara lui offre un lieu idéal de repli. Le nord du Niger et du Mali sont particulièrement touchés par ses actions, ce qui tend à affaiblir ces deux pays.
Même si la religion, comme l’ethnie, n’est pas en elle-même un facteur inévitable de conflit, les référents religieux, comme les référents ethniques, « apparaissent comme des principaux éléments de la rhétorique politique ». C’est particulièrement le cas lorsque le pouvoir cherche un dérivatif ou un bouc émissaire face aux difficultés de la vie quotidienne ou cherche à justifier certaines pratiques autoritaires. La complexité des rapports de force est alors réduite à un aspect de l’identité des populations, choisi comme un marqueur du bien et du mal.
Rappel des principaux évènements au Sahel depuis 2012
En 2012 les combattants du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) s’emparent de la ville de Kidal, puis ils s’emparent de Gao le lendemain et de Tombouctou le surlendemain. Le MNLA proclame l’indépendance de l’Azawad, qui englobe toute la moitié nord du Mali.
Les mouvements islamistes recrutent de nombreux combattants motivés par l'argent bien plus que la religion. Ils apportent leur soutien aux Touareg du MNLA mais, de façon prévisible, cette alliance contre-nature fait long feu. Le 27 juin 2012, les mouvements dérivés d’AQMI (MUJAO et Ansar Dine) attaquent Gao et chassent les indépendantistes touareg de la ville. La guerre fait fuir une partie de la population malienne vers les pays voisins (Niger, Mauritanie, Burkina Faso), ce qui amplifie la crise alimentaire et l’instabilité politique dans tout le Sahel.
Les islamistes gagnent une notoriété dans les médias internationaux en entamant la destruction de plusieurs mausolées à Tombouctou. Le drame humain provoqué par la guerre se double ainsi d’un drame culturel. Le nord du Mali est frappé par l’anarchie, avec la disparition de toute structure étatique et le partage du territoire entre des bandes armées.
Le gouvernement malien continue de refuser aux Touaregs l'autonomie qu'ils réclament et qui pourrait les convaincre de prendre eux-mêmes en main la défense de leur territoire face aux islamistes. Au contraire, il encourage la formation de milices d'auto-défense, y compris dans la capitale, au risque qu'elles ne soient très vite noyautées par des islamistes.
En 2020 la situation est loin d’etre stabilisée
sources:
https://www.herodote.net/6_avril_2012-evenement-20120406.php#
https://www.diploweb.com/La-geopolitique-des-populations-du.html#nh8
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Catégories sociales Touaregs
Les individus constituant la société touarègue sont classés en trois grandes catégories sociales à base élitiste qui ne sont pas sans rappeler une construction féodale :
- Imuhagh (ou Imazighen, Amazigh) : tribus nobles, principalement des guerriers qui ont pour fonction de protéger les autres tribus vassales ; chacune possède une clientèle d'imghad qui lui verse un tribut ;
- Imghad : tribus vassales
- Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman ») comptant des lettrés en langue arabe, instruits en religion islamique. Ils jouent souvent le rôle d'enseignants et de juges.
À ces catégories s'ajoutent ou s’ajoutaient autrefois avec des dénominations variables lesː
- Inaden : forgerons (en fait, plus généralement les artisans) noirs
- Irawellan : d’anciens captifs Touaregs
- Iklan : esclaves noirs en en tamachek (au singulier akli signifie «noir») se déclinant en :
- Bellas : esclaves libérés en langue Songhaï
- Bouzous : esclaves libérés en langue Haoussa
- Harattins, descendant des esclaves ramenés du Soudan (sub sahel) par les Touaregs
Plus précisément, ces classes ou corporations sont ou étaient les
- Inaden (Inhadan) : forgerons traditionnellement, classifiés essentiellement suivant leur savoir-faire technique et la tribu ou fraction à laquelle ils sont rattachés. Ils sont considérés comme un groupe social à part, détenant un savoir-faire technique spécifique et indispensable, mais avec lequel tous s'abstiennent d'avoir des liens de mariage.
Si la société touarègue est hiérarchisée, sa structure ne s'apparente pas aux hiérarchies figées occidentales. Chacune des classes sociales, articulées selon leurs fonctions sociales spécifiques, se fréquente et se mêle au quotidien, uni dans des relations de plaisanterie codées.
Une société à filiation matrilinéaire :
La société touarègue a pu être désignée comme matriarcale. Il s'agit en fait d'une filiation matrilinéaire, c'est-à-dire que l'enfant reçoit le rang social de sa mère (noble, vassale, esclave) et appartient à la tribu de cette dernière quelle que soit la qualité de son père. De même, le pouvoir politique se transmet par les femmes et l'ancêtre commune des grandes tribus touarègues est une femme : Tin Hinan. De façon générale, les femmes touarègues ont un statut élevé par rapport à leurs homologues arabes.
Les Touaregs sont monogames, sauf quelques exceptions. Selon la tradition, le futur marié devait apporter une dot composée de bœufs ou de chèvres et de dromadaires et quelque fois de terres. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en garde la propriété en cas de divorce dont elle peut avoir l'initiative. L'ex-mari sera donc sans toit.
La femme joue un rôle très important en pays touareg. Non voilées, les jeunes filles jouissent d'une grande liberté, elles animent les tindé, sorte de cours d'amour, où elles perpétuent la tradition poétique et musicale (quelques-unes jouent encore d'un violon monocorde, Yimzad, qui était plus répandu autrefois). La targuia ne peut être mariée sans son consentement ; elle peut prendre l'initiative du divorce ; elle reste propriétaire de ses biens propres (chèvres et chameaux) et gère parfois les biens de la famille.
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