Culture et histoire dans les petites iles de la sonde

Situées sur la route des épices, les petites îles de la sonde bénéficièrent ou eurent à subir les conséquences des développements commerciaux de produits recherchés de très loin. La diffusion des différentes cultures venues de l'ouest ou la préservation des habitudes locales à l'intérieur des terres s'en est ressentie.

Dès les premiers siècles les Indiens venaient chercher le poivre à Sumatra et Java. Ils apportèrent leur cultures et religions (Hindouisme et Bouddhisme) d'abord dans les royaumes de Sumatra (Sriwijaya) puis se rependit dans l'est de Java dans un royaume commerçant de Majapahit qui rayonna par ses comptoirs et son administration dans toutes les îles de la Sonde jusqu'au Moluques : les îles aux épices. L'extension musulmane venue de l'ouest converti Java, siège du royaume Majapahit. L'élite persécutée gagna Bali qui connut un développement culturel et artistique sans précédents qui débordera jusqu'à Lombok.

Les îles de la sonde eurent également à subir la domination des Macassarais de Sulawesi qui conquirent Sumbawa. L'Islam y pris pied par leur intermédiaire. Les habitants de l'ouest de Sumbawa envahirent alors Lombok qui fut pris en tenaille entre les Balinais et ces nouveaux voisins. Les Bugis, de Sulawesi également, grand marins commerçaient depuis des siècles jusqu'aux îles du Pacifique. Converti à L'islam très tôt ils constituèrent un vecteur de pénétration de l'Islam jusqu'aux Moluques du nord.

L'arrivée des Portugais pour prendre le contrôle du commerce des épices au Moluques et du bois de santal à Timor et les îles du sud, implantèrent le Christianisme dans les îles de l'est. Flores en est encore l'exemple. Les Hollandais délogèrent les Portugais pour installer avec plus de moyens financiers et militaires leur commerce des épices. Certaines îles de l'est se convertirent au protestantisme, même si tel n'était pas la finalité des Hollandais aux vues plus mercantiles. Dans la guerre des épices, les Anglais tentèrent bien de ravir les plans des plus précieux d'entre eux, comme la noix de muscade et les clous de girofles. Les Hollandais préservèrent avec force leur domination sur les régions orientales des iles de la sonde et fortifièrent les iles les plus stratégiques (Banda aux Moluques). Des déplacements de population et même des exterminations eurent lieu pour préserver leur exclusivité qui dura plus de cent ans pour la bonne fortune de la compagnie commerciale des indes orientales (VOC) et de l'état Hollandais.

Des témoignages des échanges commerciaux sont encore observables. Dans les îles à l'extrême est de Flores, par exemple des défenses d'éléphants africains ou des porcelaines chinoises font encore parti du patrimoine de quelques familles du village de Jontona à Lambata. Dans cette région également des tambours en Bronze (les Moko) d'origine du Vietnam ou de Chine du sud ont une importance symbolique importante dans les relations sociales. A Savu et Sumba les chevaux furent une monnaie d'échange et sont devenu un signe extérieur de richesse où leur usage est limité.

Localement les croyances animistes se sont perpétuées, avec un fort culte des ancêtres comme chez certaines ethnies de Flores de Sumba ou a Savu, transmises selon une tradition orale ce qui les rend assez méconnues. La mémoire de la généalogie permet de maintenir une cohésion du sang dans les différents clans.

L’organisation sociale est fondée sur les activités d’une agriculture de subsistance, ponctuées par des fêtes votives. Le palmier Lontar joue un grand rôle dans les iles du sud (Sumba, Savu, Roti) aussi bien comme matériaux de construction que par le sucre produit à partir de ma sève.

L’artisanat local, autour du tissage des Ikat est en redéveloppement grâce aux exportations vers les sites touristiques.

Quelques villages des iles orientales pratiquent encore la chasse à la baleine (globicéphale, orques..) de manière archaïque selon une organisation coopérative.